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Licenciement FACEBOOK : un jugement au conseil de prud'hommes de Boulogne Billancourt

Des cas de licenciements liés à des propos tenus sur FACEBOOK sont intervenu plusieurs fois en 2010. J’en ai parlé à plusieurs reprises car je considère pour ma part qu’il s’agit de licenciements abusifs.

Un premier jugement vient d’intervenir au Conseil de prud’hommes de Boulogne Billancourt (92). Trois salariés de la société Alten, une société d’ingénierie qui emploie 11 300 collaborateurs dans le monde. En décembre 2008, lors d’échanges sur Facebook, l’un d’entre aux avait ironisé sur sa page personnelle, en disant faire partie d’un «club des néfastes». Deux autres employées avaient répondu : « Bienvenue au club ».

Un autre salarié avait alors transmis une copie de ces propos à la direction d’Alten… et le licenciement pour faute grave était intervenu.

Le Conseil de prud’hommes a jugé que ce licenciement était fondé et les salariés, qui contestaient ce licenciement ont été déboutés.

Pour motiver son jugement, le Conseil de prud’hommes semble-t-il fait valoir que : «La page mentionnant les propos incriminés constitue un moyen de preuve licite du caractère bien-fondé du licenciement».

En clair, cela signifierait que les propos tenus sur FACEBOOK entre amis ne relèveraient ni du secret des correspondances, ni du droit à la vie privée…

Pourtant, si l’employeur ne figure pas parmi les amis FACEBOOK, il ne peut avoir eu connaissance naturellement de cette correspondance privée : il a fallu qu’un ami FACEBOOK (ou ami d’ami) lui communique copie de la page. En définitive, d’après ce jugement de première instance, il semble que la faute grave soit constituée simplement par le fait que le compte FACEBOOK des salariées était ouvert aux amis d’amis, et non pas limité aux seuls amis. Du coup, le juge a considéré FACEBOOK comme public.

Autre facteur important : les salariées comptaient de nombreux amis FACEBOOK dans la société. D’où un écho interne à leurs propos.

La leçon à tirer est qu’il n’y aura que du cas par cas dans ce type de dossiers. Sur le principe, je considère ces licenciements comme abusifs. La Cour d’appel sera certainement amenée à rejuger ce dossier avec le recul et la vision juridique nécessaires.

Il est évident que les réseaux sociaux et internet présentent des dangers. La tentation est sans doute, pour un Conseil de prud’hommes, de juger ce type de dossier en se laissant porter par la pression médiatique et sociale de cette évidence. On y verra plus clair après un premier arrêt de Cour d’appel.

Retrouvez tous les conseils et pratiques en droit du travail sur le blog Avocatalk

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Peut-on laisser des commentaires anonymes sur les sites de notation ?

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Tout le monde en parle : le licenciement des 2 salariés d’Alten ayant dénigré leur entreprise sur Facebook a été confirmé par le conseil des Prud’Hommes.

Facebook étant un site de loisir donc a priori relevant de la sphère privée, on aurait pu croire que la discussion était « privée », ce qui aurait automatiquement rendu le licenciement nul.

Et bien non.

Car en fait, cette discussion a été considérée comme « publique » dans la mesure où les commentaires étaient accessibles par les « amis » d' »amis ».

C’est évidemment le danger de Facebook, et beaucoup d’entre nous doivent s’être mis à chercher dans leurs historiques pour voir ce qui pourrait trainer…

Sur meilleures-entreprises.fr,  je développe un questionnaire (EDV) permettant aux salariés d’évaluer leurs entreprises. Je me sens un peu concerné par le sujet.

Quand j’ai contacté la CNIL pour déclarer meilleures-entreprises.fr, on m’a expliqué que le fait de donner son opinion via un questionnaire structuré ne pouvait pas constituer un dénigrement ou une diffamation (c’est ce que font tous les instituts statistiques). En revanche, donner son opinion de façon libre est risqué car c’est l’impact des mots qui est considéré.

Ensuite, d’après la CNIL, en cas de procès pour diffamation notamment, la justice peut réclamer l’adresse email de l’émetteur au site hébergeant le commentaire. Afin de retrouver l’auteur du commentaire.

C’est pour éviter les risques de diffamation et donc protéger les membres, les entreprises citées, et meilleures-entreprises.fr, que j’ai choisi de ne pas laisser la possibilité aux membres de laisser des témoignages ou opinions (vous êtes nombreux à me demander pourquoi j’ai fait ce choix)

Si vous en laissez sur d’autres sites, sachez donc que ce que vous écrivez peut engager votre responsabilité, et que vous êtes retrouvables via votre adresse email.

Répondez donc aux questionnaires, mais méfiez-vous des opinions.

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