Je me demande pourquoi on pense que les français ont tant de désaffection pour les patrons.
Du fait de la mondialisation, la lutte des classe sera dépassée. Et elle est en voie de l’être.
Seuls les quelques médias et syndicats s’amusent encore à souffler sur les braises, interprétant le peu de cas spectaculaires d’entreprises aux noms qui font vendre, et oubliant soit par facilité, soit par conviction, les millions d’autres entreprises qui sont déjà heureusement passées à autre chose.
Le barbecue se meurt donc à petit feu.
Mais ce qui permet aux souffleurs de souffler encore tient au comportement -parfois amoral, parfois injuste, parfois contradictoire, parfois même carrément illégal- de certains patrons.
Ainsi le prouve le dernier rapport de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Elle a étudié les pratiques de management de 60 grandes entreprises françaises et constate les points suivants :
– 40 % n’exigent pas de conditions de performance sur leurs options, alors même que le code prévoit que l’exercice des options attribuées aux dirigeants soit soumis à des conditions de performance ou à défaut justifié dans le document de référence…
– 7 % des sociétés concernées par la question du cumul du contrat de travail et du mandat ne donnent aucune information sur la politique arrêtée
– 12 % des sociétés donnent plus de deux ans d’indemnité de départ
– 9 % des sociétés n’évaluent la performance pour les indemnités de départ que sur un exercice
– 7 % des sociétés n’informent pas sur le calcul des retraites
– 40 % ne soumettent pas l’attribution d’une retraite à une condition de présence dans l’entreprise
– 30 % calculent ces prestations de retraite sur une assiette de moins de deux ans
Ce qui tue la réputation des patrons sont donc les tentations monarchiques d’un petit nombre, leurs fâcheuses tendances anachroniques et puériles à se croire au dessus des règles.
Des règles qu’ils prônent et imposent eux-mêmes à leurs employés : des systèmes de contrôle aux évaluation de la performance en passant par la mise en place de critères de bonus ou grilles d’augmentations salariales.
Alors, messieurs du petit nombre pointé par l’AMF, svp, ne ruinez pas notre système !
Nous avons besoin des patrons.